#Run away, run away.

Lancé, sa queue fouettant le vent, il accélère encore. L'étalon sourit, et va jusqu'à fermer les yeux pour mieux encore s'enivrer de la vitesse qu'il prend. Son passage laisse à peine quelques traces dans le sable gris, et lorsqu'il rouvre les yeux, il voit que le bout du cap approche à grands pas. Alors, il accélère encore et une fois à quelques centimètres seulement de l'eau, il pile net, ses crins virevoltant de l'avant vers l'arrière et observe l'étendue devant lui, reprenant son souffle, fier.

Je galopais non loin de là, l'encolure fièrement levée. En arrivant à proximité du cap des vents, je décidai de m'y engager contrairement à d'habitude... En effet, c'est un endroit réputé dangereux, il est facile d'être surprit par la monté de la marée. Fouetté en permanence par le vent, je m'avançai sur la langue grise semblant s'étendre très loin dans l'eau grise et glacée. Au bout de l'avancé de terre, je remarquai très vite une silhouette alezane, qui cela pouvait-il bien être ? Je m'arrêtai à quelques pas de l'équidé, sur mes gardes, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu quelque part.

Sentant soudain une présence non loin de lui, et un regard lui brûlant l'épaule, il se retourne doucement et pose ses yeux ambrés sur une silhouette qu'il met dix secondes seulement à reconnaître. Il fait un pas, hésitant mais pourtant, n'ayant aucun doute. Il laisse un sourire effleurer son visage.
‹ Kampf.... ? ›

L'inconnu se retourna et je le reconnu. Son nom vint à mes lèvres naturellement, un peu contre mon grès même. «Orphée...» Aurais-je pu imaginer, même dans mes rêves les plus fous, le revoir un jour ? Je me mis à sourire comme un idiot et une sensation de réconfort vint se loger au creux de mon estomac. Je pris alors conscience qu'il était là, devant moi, qu'il n'était pas une illusion, qu'il était toujours de ce monde. Encore un peu hésitant je me rapproche. «Je suis content de te voir !»

Quelle aventure ils avaient vécu ensemble ! Plus assuré, Orphée s'approche alors au petit trot de son camarade. Plus aucune trace de blessure. Cela faisait plusieurs mois, c'était donc normal.
‹ Oh moi aussi ! Comment vas-tu ? ›

[Excuse moi, j'ai loupé une semaine de cours et j'ai du tout rattraper ce week end donc ça m'a pris beaucoup de temps :S]

« Très bien maintenant !» Je lui souris à nouveau. «Et toi, depuis tout ce temps, que deviens-tu ?»

No soucis !

L'étalon lui sourit, s'ébrouant vigoureusement.
‹ Eh bien écoute, la routine, disons. Cet endroit est magnifique, tu ne trouves pas ? ›

« Oui ! Je vit ici depuis quelques mois déjà ! Mais cette langue de sable est très dangereusement, il est facile de s'y faire piéger par la marée !... » Je ne m'imaginais pas me retrouver une nouvelle fois dans une situation compliquée avec Orphée, l'épisode des loups m'avait amplement suffit.

L'étalon, à ses mots, posa ses grands yeux ambrés sur la mer. Pourtant, elle avait l'air si calme... Le calme avant la tempête. Il sourit à Kampf.
- Je vois, merci de prévenir, c'est gentil.

Je lui souris amicalement. « Tes blessures vont mieux je présume ? »

Il hocha la tête.
- Oui, beaucoup mieux. Les tiennes aussi j'espère ?

« Oui, il ne me reste que quelques vieilles cicatrices ! »