Crash, crash, burn let it all burn.

Je trottais doucement le long de la plage, mes petits sabots gris s'enfonçaient dans le sable blanc immaculé. Je m'arrêtai et levai la tête, flairant l'air doux qui venait faire bouger doucement les feuilles des palmiers. Personne. Autant dire que je n'avais pas encore rencontré beaucoup de monde ici... Soudain une odeur me vint et je couchai immédiatement les oreilles. Qui cela pouvait-il bien être ? Très vite j'entendis des bruits et j'en cherchai la provenance.

Je sus très vite d'où venait le bruit quand derrière moi se dessina une imposante silhouette noire. Une nouvelle tête ? Je me retournai vivement, plantant mon regard glacial dans celui de l'inconnu; ce dernier me regardait d'un air supérieur mais je préférais l'ignorer, mettant ma fierté d'étalon de coté. En revanche pour lui montrer qu'il ne m'impressionnait pas du tout, je relevai la tête bien haute, courbant l'encolure tout en soutenant son regard. Le sable crissant sous mes sabots, je m'avançai d'un pas vers lui. Un silence mortel était tombé, seul le bruit des vagues qui glissaient sur le sable venait troubler le moment. Malgré sa façon de me regarder, je tentai quelques paroles. « Bonjour, qui es-tu ? »

Je regardai Falcon avec un air suspect, peut être étais-je paranoïaque mais il me semblait que le ton de sa voix ne correspondait pas à son allure d'étalon provocateur. Je décidai tout de même de répondre avec une certaine retenue.
"Je suis Kampf, tu es nouveau ?" Je jaugeai chacune de ses réactions, prêt à encaisser chaque attaque de sa part. Il est vrai que j'étais très méfiant, je devais surement ça au fait que je m'étais toujours considéré seul...

"Bah, je suis là depuis quelques mois déjà..." lançais-je en fouettant l'air de ma queue; le soleil continuait de briller inlassablement et je devais plisser mon œil bleu, plus sensible aux rayons, pour éviter qu'il pleure. Les jours de beaux temps, cet endroit était un calvaire pour moi, entre la réflexion de la lumière sur le sable blanc et celle sur l'eau... Je faisais toujours face au noir attendant à présent qu'il prenne la parole. Plutôt sociable habituellement, la personnalité du noir me troublait, je n'arrivais pas bien à le cerner pour le moment.

Je me m'y à sourire inconsciemment aux paroles du noir; il me rappelait étrangement quelqu'un qui avait beaucoup compté pour moi auparavant mais qui avait disparut dans des conditions mystérieuses... Pendant qu'il parlait, je me dirigeai vers un palmier sur ma droite et m'y grattai vivement le garrot. Malheureusement, je ne savais que trop bien où conduisait toute cette haine. Je dirigeai mon regard vers le noir. « Tu ne devrais pas dire ça... On peut aimer le mauvais temps, la pluie...etc, mais aimer le chaos, le sang et la mort ça conduit jamais les gens vers quelque chose de bon...»